Hughes “Budget was designed to sound good” (version française inclus)
The quick analysis of this year’s budget was that it read like an election platform that was long on statements of intent, but short on details. Whether it was, gender equity, pharmacare, or even cracking down on tax cheats, the budget was more about sounding good than putting some meat on the bones of important ideas. The problem is that with almost two years to go until the election, the government has passed on another opportunity to build an economy that lifts everyone up.
Canada has become a nation defined by the contrast between the wealthiest and the growing number of those who struggle to get by. While more than 4 million people live with food insecurity, including 1.15 million children, the government refuses to crack down on tax loopholes for the super-rich and is failing to make real progress with programs that would help Canadians, like affordable housing and pharmacare.
New Democrats called on the government to use this year’s budget to close tax loopholes for the super-rich and crackdown on international tax havens. The government chose not to act, offering nothing to tackle stock option loopholes used by wealthy CEOs, and handing out tax breaks to rich multinational companies like Netflix and Facebook. There was money announced for the Canada Revenue Agency collectors to track down individuals who use tax havens, but not enough to really tackle the severity of the problem. Also, the budget doesn’t target large corporations who use these havens to avoid paying income tax. There is also nothing to end current agreements to forgive tax fraudsters, and no mention of renegotiating tax agreements with known tax havens. Instead, the government continues to sign tax agreements with tax havens like Grenada and the Cook Islands.
Gender politics played a huge role in the theme of this year’s budget, but the resources needed to add teeth to any government commitment were sorely lacking. While investing in pay equity for the civil service would position the government as leaders on the issue, they walked right past that option. Instead, they will eventually introduce legislation to force employers to respect the principle of pay equity. This is a vague open-ended commitment and not the stuff of budgets.
But Budget 2018 was full of this and Pharmacare could be the poster-child for all the non-monetary commitments it contained. What was promised wasn’t pharmacare at all, but another study to study what has already been studied to death. The day after the budget, the Finance Minister explained that the plan isn’t even full pharmacare, but a public/private version which passes up on the true savings that would flow from a fully public program. Instead of waiting for the Health Committee’s study to be completed, reading the findings of the Senate’s study, or the Parliamentary Budget Officers report, the government has already tipped their hand.
The budget should also be viewed with an eye to what is missing. There was nothing to protect pensions so that another Sears-like event doesn’t occur, and only a pittance to tackle the housing shortage in First Nation’s communities (approximately $300,00 per community). Worse, there was a measure that stripped $400 million from the $650 million earmarked for northern and rural infrastructure over the next five years that was a part of last year’s budget. While more will be revealed as Budget Implementation legislation is debated, the initial blush suggests the government is gearing up for the election with lots of promises for the future.
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Le budget a été pensé de manière à être profitable
On a constaté, par une analyse rapide, que le budget de cette année ressemblait à un programme électoral : beaucoup de déclarations d’intention, peu de détails. Peu importe l’enjeu – égalité des sexes, assurance médicaments, lutte contre la fraude fiscale –, le budget visait davantage à paraître favorable qu’à donner des précisions sur les idées importantes. Le fait est qu’à deux ans de la prochaine élection, le gouvernement a encore une fois laissé passer une occasion de bâtir une économie profitable à tous.
Le Canada est devenu une nation qui se définit par l’écart qui se creuse entre les plus riches et les personnes, de plus en plus nombreuses, qui se battent pour joindre les deux bouts. Alors que 4 millions de personnes vivent en état d’insécurité alimentaire, dont 1,15 million d’enfants, le gouvernement refuse de sévir contre les échappatoires fiscales des super-riches et ne parvient pas à réaliser de véritables progrès à l’égard de programmes qui aideraient les Canadiens, en leur garantissant, par exemple, des logements abordables et une assurance médicaments.
Les néo-démocrates ont demandé au gouvernement de consacrer le budget de cette année à l’élimination des échappatoires dont profitent les gens super-riches et à la lutte contre les paradis fiscaux internationaux. Or, le gouvernement a fait la sourde oreille; il n’a rien proposé contre l’échappatoire fiscale qu’offrent les options d’achat d’actions utilisées par de riches PDG et a accordé des allègements fiscaux aux entreprises multinationales prospères telles Netflix et Facebook. Si le gouvernement a annoncé des fonds pour que les agents de recouvrement de l’Agence du revenu du Canada identifient les personnes ayant recours aux paradis fiscaux, ces fonds sont insuffisants pour réellement mesurer l’étendue du problème et s’y attaquer. De plus, le budget ne vise pas les grandes entreprises qui utilisent ces paradis pour éviter de payer de l’impôt sur le revenu. Également, nulle part ne fait-on mention de mesures pour mettre fin aux accords actuels afin de pardonner aux fraudeurs ni d’une renégociation des conventions fiscales avec des paradis fiscaux connus. Le gouvernement continue plutôt de signer des conventions fiscales avec des paradis fiscaux tels que Grenade et les îles Cook.
Les politiques axées sur l’égalité des sexes étaient au cœur du budget de cette année, mais les ressources requises pour donner du poids aux engagements gouvernementaux faisaient cruellement défaut. Le gouvernement a laissé passer l’occasion d’investir dans l’équité salariale de la fonction publique et ainsi de devenir un chef de file dans ce dossier. Il compte plutôt déposer un projet de loi pour obliger les employeurs à respecter le principe de l’équité salariale, un engagement sans orientation précise qui n’a pas sa place dans un budget.
Cependant, le budget 2018 en a largement fait l’écho et l’assurance médicaments pourrait être l’exemple parfait des engagements non financiers annoncés. On ne nous a pas du tout promis une assurance médicaments, mais une autre étude pour étudier ce qui avait déjà été étudié sous tous les angles. Le jour suivant l’annonce du budget, le ministre des Finances a expliqué que, en fait, le plan ne consistait pas en une assurance médicaments complète, mais plutôt en un régime public-privé qui ne générerait pas les véritables économies attendues d’un programme entièrement public. Au lieu d’attendre que le Comité de la santé ait terminé son étude, ou de lire les conclusions de l’étude du Sénat ou le rapport des directeurs parlementaires du budget, le gouvernement a déjà mis ses cartes sur la table.
Le budget doit aussi être envisagé en fonction de ses lacunes. Rien n’a été fait pour protéger les prestations de retraite afin d’empêcher qu’une saga comme la faillite de Sears ne survienne une fois de plus, et combattre la pénurie de logements dans les collectivités des Premières Nations n’est qu’une bouchée de pain (environ 300 000 $ par collectivité). Pire encore, une mesure retranchait 400 millions aux 650 millions destinés, dans les cinq prochaines années, aux infrastructures nordiques et rurales, financement qui avait été annoncé dans le budget de l’année dernière. Si plus d’informations sont révélées au fil du débat sur la loi d’exécution du budget, à première vue, le gouvernement se prépare pour les élections avec, en tête, beaucoup de promesses pour l’avenir.