Beaucoup d’argent pour faire bien paraître le gouvernement
Quand le gouvernement invoque le manque d’argent pour prendre des mesures sensées comme d’appuyer les services voyageurs à bord de l’ACR (pendant que les parties intéressées trouvent une solution permanente à une crise engendrée par le gouvernement), il conviendrait de penser à son énorme budget de publicité qui ne cesse de croître. Les grosses dépenses d’autopromotion sont monnaie courante pour le gouvernement conservateur. Il n’a fait preuve d’aucune retenue dans son utilisation de fonds publics pour faire de la publicité et il a établi de nouveaux records en la matière.
À la veille de l’élection en 2011, les conservateurs ont consacré 26 millions de dollars de votre argent durement gagné à promouvoir le plan d’action économique sur une période de trois mois. En 2013, ils ont fait une campagne publicitaire pour un programme de subventions à l’emploi auquel les travailleurs canadiens n’avaient même pas accès, puis ont dépensé 9 millions de dollars de plus de l’argent des contribuables pour s’attaquer aux grandes sociétés de télécommunications du Canada. Sachant cela, on ne sera pas étonné d’apprendre qu’ils dépensent aussi une fortune pour photographier les ministres lorsqu’ils participent à des événements.
Le coût de ces photos est faramineux. Pensez-y la prochaine fois que vous verrez une photo tape-à-l’œil d’un ministre fédéral : le gouvernement a dépensé plus de 2,3 millions de dollars pour photographier des ministres depuis son arrivée au pouvoir en 2006. C’est une jolie somme juste pour essayer de faire bien paraître le gouvernement.
Il est clair que les conservateurs n’ont aucune honte quand il s’agit de grosses dépenses d’autopromotion. Alors même qu’ils présentaient un budget d’austérité et comprimaient les dépenses dans tous les ministères – même ceux où il n’y avait pas de gras à couper, comme aux Anciens Combattants –, ils continuaient d’augmenter le budget de publicité.
Le problème consiste maintenant à déterminer le montant de leurs dépenses publicitaires. Au moment où j’écris ces lignes, nous attendons toujours le total définitif du budget de publicité de l’an dernier. Malgré le fait que nous approchons du 1er avril, date du début de l’exercice financier du gouvernement, les chiffres pour 2013-2014 ne sont pas encore disponibles.
Nous devons clairement réformer la manière dont le gouvernement peut dépenser et ce dont il peut discuter avec les Canadiens. Un bon exemple serait une campagne qui fournit aux Canadiens des renseignements dont ils pourraient réellement avoir besoin, tels des avis aux voyageurs et des alertes de santé publique. Le type de publicité que nous devrions interdire est celui qui vante la performance du gouvernement canadien. Songez à toutes les annonces sur le plan d’action économique que nous voyons passer pendant les matches de hockey.
En somme, avec les budgets considérables qu’ils ont à leur disposition, les ministres devraient certainement pouvoir acheter un appareil-photo de bonne qualité et former un employé à bien l’utiliser. Le gouvernement doit décider s’il resserre les cordons de la bourse sur toute la ligne, ou seulement là où cela lui convient. Vous travaillez fort et il ne faudrait pas gaspiller l’argent que vous versez en impôt sur de belles photos des ministres à publier dans les médias sociaux. C’est une simple question de bon sens, une denrée rare au sein de ce gouvernement.