«Le nouveau patron. Du pareil au même?» demande Hughes
Cette semaine, le premier ministre a remplacé le ministre des Anciens Combattants, qui était en difficulté, une décision qui, de l’avis de bien des gens, était inévitable et aurait même dû être prise il y a longtemps. Après des années de gaffes, de mauvaise presse et de méfiance générale, les relations entre les anciens combattants du Canada et le gouvernement Harper n’avaient jamais été aussi mauvaises, et il fallait agir. Il reste à savoir toutefois si ce n’est que du maquillage ou simplement un tour de passe-passe pour enlever un peu de pression en cette année électorale.
Pour la plupart des gens, c’est de la poudre aux yeux et la nomination du nouveau ministre (Erin O’Toole) sera considérée comme une ultime tentative de réparer ce qui est devenu une histoire embarrassante. M. O’Toole est certes un homme affable et semble, de toute évidence, entretenir de bien meilleures relations avec les anciens combattants que son prédécesseur (Julian Fantino) durant tout son mandat. Comme le veut le proverbe : « Le poisson pourrit toujours par la tête. » Dans le cas qui nous occupe, cela veut dire que le premier ministre, au lieu de chercher un bouc émissaire, doit répondre de la réputation que s’est faite son gouvernement auprès des anciens combattants.
Songeons aux faits d’armes du ministre Fantino durant son court mandat, à commencer par le jour où il est arrivé avec une heure de retard à une réunion avec des anciens combattants et où il leur a crié après – scène qui a été captée par les caméras et a fait la manchette des journaux d’un bout à l’autre du pays. Le ministre Fantino a forcé le ministère des Anciens Combattants, déjà touché par des compressions budgétaires de 10 %, à fermer des bureaux régionaux et à réduire le personnel de 25 %. Par la suite, nous avons appris que, de façon courante, le ministère ne dépensait pas tous les fonds qui lui étaient accordés et qu’il avait renvoyé au Trésor plus d’un milliard de dollars depuis 2006. Si on ajoute à cela le rapport du vérificateur général dans lequel celui-ci nous dit qu’Anciens Combattants tarde trop à fournir des services de santé mentale aux anciens combattants, il ne faut pas s’étonner que les groupes d’anciens combattants se soient engagés à faire tomber le gouvernement aux prochaines élections.
Les néo-démocrates ont de nombreuses propositions à faire pour améliorer les relations entre le gouvernement et les anciens combattants et, ce qui est plus important encore, pour assurer le bien-être des anciens combattants. Tout commence par la réouverture des bureaux régionaux des Anciens Combattants, dont pour plusieurs, la fermeture a été la goutte qui a fait déborder le vase. De plus, il est temps de mettre en œuvre les recommandations du rapport sur la Charte des anciens combattants du Comité permanent des anciens combattants de la Chambre des communes, qui a été adopté à l’unanimité; d’éliminer la récupération du RPC à l’âge de 65 ans pour les vétérans retraités des FC et de la GRC; d’accorder à tous les vétérans de l’ère moderne l’accès aux soins de longue durée; de supprimer le Tribunal des anciens combattants (révision et appel); d’ordonner la tenue d’une enquête sur la vaporisation de produits chimiques à la BFC Gagetown et de verser une indemnisation aux membres des forces et aux civils qui ont été touchés.
Pour les conservateurs, ce doit être la quadrature du cercle. D’une part, ils s’enveloppent dans le drapeau et, d’autre part, ils ne ratent jamais l’occasion de dire qu’ils soutiennent nos troupes. Mais pendant tout ce temps, ils minent le bien-être de ceux qui ont servi dans les forces et qui ne demandent que ce qui leur a été promis lorsqu’ils se sont engagés. Pour la plupart des Canadiens, l’affaire est entendue. Nos anciens combattants ont servi leur pays de bonne foi, contre vents et marées. En échange, il nous incombe d’assurer le MEILLEUR possible leur bien-être.