Written by NDP Media on 16 January 2015
Députée NPD d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing Carol Hughes
On nous dit souvent d’éviter de mettre tous nos œufs dans le même panier et de compter nos poussins avant leur éclosion. Quelqu’un aurait dû rappeler au gouvernement fédéral ces maximes liées à la volaille alors que celui-ci s’apprête à dépenser l’excédent reposant sur des hypothèses selon lesquelles le pétrole se vendrait au gros prix. Maintenant que le prix du baril a chuté à tel point que de nombreux producteurs au Canada ne réalisent plus de profits, les paris sont ouverts sur un excédent prévu qui a bel et bien été dépensé. Le ministre des Finances, lui, s’obstine à maintenir sa prédiction d’un excédent qui servira à distribuer des bonbons au cours de l’année électorale, comme des crédits d’impôt ciblés et le fractionnement du revenu pour les Canadiens fortunés.
Le prix du pétrole a commencé à battre de l’aile l’an dernier à la suite de l’augmentation de la production américaine. Cependant, ce sont les Saoudiens qui ont vraiment donné un très grand élan au mouvement du pétrole bon marché en submergeant le marché. Notons que ce n’est pas la première fois qu’une augmentation de la production fait baisser le prix du baril : cela s’est aussi passé dans les années 1980. À cette époque-là, le prix est demeuré bas pendant des années. La leçon que le gouvernement fédéral devrait tirer de cette histoire peut être en grande partie notre impuissance à influencer le prix international du pétrole et la nécessité de diversifier notre économie et de nous protéger contre les chocs comme celui que nous vivons.
Je ne veux pas dire par là que c’est une mauvaise nouvelle pour tout le monde. La valeur du dollar canadien a chuté en même temps que le prix du pétrole, ce qui sert les exportateurs, tandis que les recettes des détaillants locaux doivent afficher une légère hausse alors que les achats aux États-Unis deviennent moins attirants. De plus, la plupart des consommateurs pourront profiter des économies à la pompe et réallouer l’argent libéré à d’autres secteurs de l’économie. Cela dit, le prix du carburant diesel n’a pas baissé en même temps que celui de l’essence plus raffinée, ce qui veut aussi dire que les coûts du transport ne baisseront pas proportionnellement à ceux du baril de pétrole.
La situation du diesel est étrange. Pas plus tard qu’en 2010, celui-ci était toujours moins cher que l’essence; aujourd’hui, son prix a augmenté, et l’écart entre les deux ne fait que s’agrandir. C’est un peu difficile à comprendre étant donné que le diesel exige moins de raffinage que l’essence. Les producteurs soutiennent que les coûts liés à la réglementation sur la faible teneur en soufre expliquent la hausse de son coût. Néanmoins, ils ont de la difficulté à nous faire avaler cette couleuvre, puisque ces règlements étaient déjà applicables avant 2010. Cela a davantage à voir avec la loi de l’offre et la faible production qu’avec les coûts associés à un carburant plus propre. Au bout du compte, cela maintiendra à un niveau élevé les prix des biens livrés par camion, à savoir, de nos jours, presque tous les biens.
Pour revenir aux répercussions sur le Canada, le ministre des Finances assure qu’il n’y en aura pas. Il fait la sourde oreille aux banques ou au premier ministre de l’Alberta, qui prétendent le contraire. S’il rejetait l’opinion des critiques traditionnels, comme les écologistes, cela ne serait que conforme à l’approche de ce gouvernement quand il s’agit de la production du pétrole. Toutefois, en argumentant contre ses alliés, il montre qu’il y a ici un enjeu plus fondamental, et il est clair que cet enjeu est la liste des bonbons préélectoraux qui ont déjà été annoncés et sur lesquels on fera campagne cette année. Ceux-ci visent à assurer la base conservatrice et, dans la mesure du possible, à accroître l’appui qu’on accordera aux conservateurs lors des élections.
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