Députée Carol Hughes au sujet de Célébration et défi de la fête du Travail
La fête du Travail n’est pas seulement le moment où l’été tire à sa fin ou la dernière longue fin de semaine avant le retour des enfants en classe. Cette journée marque d’importantes et difficiles luttes menées pour faire valoir les droits des travailleurs qui contribuent à nous définir en tant que pays.
Bien qu’il y ait lieu de se réjouir des progrès accomplis, il reste encore beaucoup à faire pour obtenir les meilleurs emplois possibles pour de nombreux Canadiens, c’est-à-dire des emplois qui rapportent des salaires permettant aux travailleurs de faire mieux que survivre d’une paie à l’autre, et qui donnent accès à des pensions raisonnables et à un ensemble d’avantages sociaux. Malheureusement, la tendance dans le domaine de l’emploi est axée sur le travail à temps partiel ne donnant accès à rien ou presque pour ce qui est des pensions et des avantages sociaux.
Si vous croyez que ce n’est pas le cas, prenez en considération le fait que le Canada a perdu 18 000 emplois à plein temps entre juin et juillet cette année. De plus, 75 % des emplois créés au cours de la dernière année sont des emplois à temps partiel. Tout cela montre qu’il y a beaucoup à faire, surtout pour les jeunes qui ont le plus besoin d’aide.
C’est un fait que les jeunes Canadiens ne font pas leur entrée sur le marché du travail comme ils s’y attendraient. Sans un bon emploi, il est difficile d’avoir des projets d’avenir qui vont de soi pour beaucoup d’entre nous, par exemple acheter une maison ou fonder une famille. Et le problème ne touche pas seulement les jeunes – la prospérité future du Canada est aussi en jeu. Sans un engagement ferme de la part du gouvernement, la prochaine génération pourrait perdre du terrain, et hormis la conclusion d’accords commerciaux donnant des résultats inégaux, les conservateurs ne savent pas comment stimuler l’économie.
En plus d’obtenir des résultats décevants en matière de création d’emploi, les conservateurs se servent de l’assurance-emploi comme d’un instrument qui génère des recettes et oblige les travailleurs en chômage à accepter des emplois médiocres dans des endroits éloignés s’ils ne trouvent pas presque immédiatement un emploi local convenable. La nouvelle approche expéditive utilisée pour l’assurance‑emploi ne fait qu’alimenter le cycle des emplois sous-payés en obligeant des gens à quitter leur domaine de travail ou leur spécialisation pour accepter des emplois moins bien rémunérés qui peuvent se trouver très loin de leur domicile.
Comme si cela ne suffisait pas, il semble que les nouvelles règles de l’assurance-emploi contribuent au problème. Il y avait trois millions de travailleurs sous-payés en juillet, soit le même nombre que l’année dernière et l’année d’avant. De plus, un million d’entre eux étaient de jeunes travailleurs de 15 à 24 ans. Bien que le taux global de sous-emploi au Canada s’établisse à 15,1 %, il bondit à 29,3 % chez les jeunes travailleurs. Le nouveau régime d’assurance-emploi n’a rien changé à ce chiffre éloquent.
Le défi est clair. Il faut trouver des moyens d’offrir à nos jeunes des emplois qui sont suffisamment rémunérés, correspondent de préférence à leurs compétences, et valident les études coûteuses que beaucoup ont poursuivies. Il est vrai que nous avons réglé de nombreux problèmes sur le plan du travail. Le travail des enfants est en grande partie chose du passé, la parité salariale est acceptée en principe et devient lentement une réalité, et la santé et la sécurité au travail se sont grandement améliorées. Il reste à trouver un moyen de surmonter les obstacles auxquels sont confrontés les jeunes Canadiens et les travailleurs qui continuent à rechercher de bons emplois à temps plein pour remplacer ceux qui ont été abolis au cours de la dernière récession et n’ont jamais été réellement rétablis. C’est à ces questions que nous devrions réfléchir à l’occasion de la fête du Travail.