Le tourisme du Nord de l’Ontario est encore une fois pris pour cible dit Députée Hughes
Ceux qui se souviennent de la lutte menée l’année dernière pour maintenir le service de traversier entre l’île Manitoulin et Tobermory, ne pourront que déplorer que le même mauvais sort s’acharne sur les commerces, les localités et les propriétaires qui sont sur le point de perdre le service ferroviaire voyageur de l’Algoma Central Railway (ACR).
Dans le cas de Manitoulin, le gouvernement conservateur s’était clairement défilé de sa responsabilité de remettre en état le port fédéral qui accueillait le traversier Chi Cheemaun en choisissant de se quereller avec la province pour déterminer qui devrait payer. Les entreprises de Manitoulin ont été abandonnées à elles-mêmes et les 35 millions de dollars que le tourisme rapporte à l’économie locale étaient en péril. Dans le cas de l’ACR, les revenus du tourisme ne sont qu’une broutille pour les conservateurs qui préfèrent blâmer le CN qui est propriétaire de l’ACR. Dans les deux cas, c’est le gouvernement qui a ouvert les hostilités.
Les problèmes de l’ACR ont débuté lorsque les conservateurs ont modifié les règles régissant les subventions aux services ferroviaires passagers ruraux et éloignés en supprimant tout bonnement la composante rurale. Ils affirment donc désormais que l’ACR ne constitue pas une ligne ferroviaire éloignée puisque les localités qu’elle dessert sont accessibles par la route, et ont tout simplement supprimé la subvention. Le CN affirme qu’il exploitait le service ferroviaire passagers à perte et ne pourra continuer de le faire s’il doit en assumer l’intégralité du coût. Le gouvernement se défend en affirmant qu’il ne veut pas subventionner une société profitable, ce qui est en flagrante contradiction avec le fait qu’il a accordé 2 milliards de dollars de subventions et d’allégements fiscaux au secteur pétrolier et gazier, mais cela est une autre histoire.
En écoutant la ministre des Transports répondre à mes questions sur l’ACR, j’ai été frappé par son total mépris pour ceux qui sont les plus affectés. Il ne s’agit pas simplement de ceux qui vont perdre leur moyen de transport préféré entre Sault Ste. Marie et Hearst. Il s’agit aussi de ceux qui ne pourront plus accéder à leurs propriétés éloignées et des entreprises de tourisme qui devront se démener pour trouver un moyen de transporter leur clientèle jusqu’à leurs établissements.
L’annonce a été faite au moment même où des entreprises de tourisme comme les camps de chasse ou de pêche entamaient la promotion de la prochaine saison. Bon nombre de ces dernières utilisent l’attrait d’effectuer le trajet en chemin de fer comme un argument de vente. Je n’aimerais pas être à leur place quand ils vont devoir annoncer à leurs clients que le train n’est plus disponible et se débrouiller pour les amener par un autre moyen à leur établissement éloigné. Comme à Manitoulin, ces entrepreneurs doivent se demander si leurs efforts pour contribuer à l’essor de l’économie locale n’ont donc aucune valeur aux yeux du gouvernement.
Le plus troublant est que les conservateurs semblent prêts à se battre aux dépens des entreprises familiales. Ces dernières sont généralement des entreprises à petit budget qui ne devraient pas avoir à recevoir des coups bas de leur gouvernement, et ce, à la dernière minute et sans préavis ou consultation. Il me semble que tout gouvernement devrait pouvoir comprendre cela.