Défis croissants pour les jeunes
Les gens du Nord de l’Ontario connaissent très bien certains des plus grands défis auxquels se heurtent les jeunes, notamment en ce qui concerne l’emploi. Pour beaucoup de nos enfants, la recherche d’un emploi se fait dans les centres urbains. Très souvent, avant même de chercher un emploi, ces jeunes auront quitté la région afin de poursuivre des études post secondaires. Voilà qui ne date pas d’hier, mais de nouveaux facteurs entrent en ligne de compte et rendent les choses plus difficiles pour les jeunes partout au Canada. Il faut trouver une solution à ces problèmes.
Les meilleurs emplois exigent habituellement des études postsecondaires. Bien qu’il n’y ait aucune garantie et qu’il y ait toujours des exceptions à la règle, les diplômés des universités et des collèges ont tendance à obtenir de meilleurs emplois, ce qui fait de l’éducation un risque calculé. Compte tenu de l’explosion de la dette des étudiants et de l’augmentation considérable des droits de scolarité prévue au cours des prochaines années, l’éducation semble être un plus grand risque qu’autrefois.
Selon un rapport du Centre canadien de politiques alternatives, les frais de scolarité devraient augmenter de 13 % au cours des quatre prochaines années, après une hausse trois fois plus élevée que le taux de l’inflation au cours des vingt dernières années. Le fait que la dette des étudiants s’accroîtra est déjà problématique, mais la réaction inefficace du gouvernement pour régler ce problème ainsi que le chômage persistant chez les jeunes qui rend si difficile le remboursement de la dette est très inquiétante.
Il faut que le gouvernement fédéral et ses partenaires provinciaux établissent un plan d’action pour s’attaquer aux problèmes de la hausse des droits de scolarité et de la dette galopante des étudiants. Malgré les demandes répétées des néo-démocrates, le ministre de l’Emploi et du développement social est resté muet sur la question, et sans leadership fédéral, les provinces adoptent toujours la même position, soit la hausse des frais de scolarité.
Il semble que personne ne veuille l’admettre, mais si l’éducation postsecondaire devient exclusive au point où seuls les Canadiens bien nantis peuvent y avoir accès, nous préparons tout un choc pour notre économie et nous faisons en sorte que les divisions de classe soient encore plus difficiles à éliminer. En outre, une telle situation ne fera qu’accentuer le chômage chez les jeunes.
Actuellement, le taux de chômage chez les jeunes est le double du taux national. Ici, en Ontario, seulement un jeune sur deux occupe un emploi rémunéré. Le problème perdure, et pour trouver des solutions, il faudra faire preuve de créativité et mettre en place des politiques et des programmes particuliers.
Les néo-démocrates proposent un nouvel incitatif fiscal en faveur des jeunes et des entreprises qui les embauchent. Il vise à encourager les entreprises à créer de nouveaux emplois pour les jeunes tout en offrant un soutien à la formation. Selon la proposition, les entreprises seraient admissibles à un montant maximal de 1 000 $ pour l’embauche d’un jeune et à des fonds de contrepartie pour assurer sa formation. Le crédit d’impôt viserait également à corriger l’inégalité régionale en matière d’emploi et serait doublé dans les régions du pays où le chômage des jeunes est le plus élevé. Dans un monde où chaque sou compte, des mesures comme celle-là pourraient être efficaces pour appuyer les jeunes pour qui le plus grand obstacle est le peu de possibilités d’emploi.
Manifestement, il faut déployer des efforts pour aider nos jeunes qui sont confrontés à de graves difficultés. Nous devons faire en sorte que les collèges et les universités demeurent accessibles à tous les Canadiens, quelle que soit leur situation économique, et qu’il y ait des emplois pour les jeunes diplômés. Nous ne pouvons les laisser en mauvaise posture aujourd’hui et leur demander de s’occuper du pays demain.