La CMI recommande le rétablissement du niveau des Grands Lacs
La CMI accepte un plan amélioré pour régulariser les débits du lac Supérieur et recommande d’étudier le rétablissement du niveau des lacs Michigan et Huron
La Commission mixte internationale a conseillé aux gouvernements du Canada et des États-Unis, dans une lettre datée le 15 avril 2013, qu’elle va mettre à exécution cette année un plan amélioré pour régulariser les débits du lac Supérieur à Sault Ste. Marie. Ce Plan de régularisation du lac Supérieur 2012 a des avantages sur le régime actuel de régularisation, surtout dans des conditions extrêmes d’apport d’eau.
Dans sa lettre, la Commission presse les gouvernements du Canada et des États-Unis d’étudier des solutions structurales pour ajouter 13 à 25 centimètres (5 à 10 pouces environ) au niveau des lacs Michigan et Huron qui comporte une analyse coûts‑avantages approfondie et une étude environnementale détaillée. En particulier, la Commission incite les gouvernements à se concentrer sur une solution de rétablissement qui n’aura aucune influence néfaste sur les niveaux élevés d’eau à l’avenir, mais qui apporterait un répit en période de basses eaux.
Joe Comuzzi, président de la Commission pour le Canada, explique : « si les niveaux d’eau que l’avenir nous réserve sont incertains, il nous est impossible d’ignorer les dommages causés par les bas niveaux records. » Il ajoute que les appels à l’action se sont fait entendre, de la baie Georgienne, en Ontario, au comté de Door, au Wisconsin, et des propriétaires riverains au secteur de la navigation commerciale, et que la Commission exhorte les gouvernements à donner suite à ses recommandations.
Rich Moy, commissaire américain, précise que les améliorations qu’il apporte sont modestes, mais que le nouveau plan de régularisation des débits du lac Supérieur est meilleur pour l’environnement, pour la navigation et pour la production d’hydroélectricité. Il prévient toutefois toutes les parties prenantes que la régularisation améliorée n’apporte pas de solution aux niveaux extrêmement bas qu’on subit actuellement.
La Commission approuve les recommandations de l’Étude en matière de surveillance et modélisation et reconnaît que la gestion adaptative de ce système dynamique exige des renseignements et des outils essentiels.
Afin qu’on comprenne mieux comment les futures conditions d’apport d’eau pourraient jouer sur les niveaux, la Commission invite les gouvernements à veiller à mieux concerter les efforts binationaux pour recueillir les données climatiques et renforcer la modélisation des changements climatiques afin d’améliorer la gestion de l’eau. L’approche recommandée est à la base du cadre de gestion adaptative que recommande le Groupe d’étude afin de donner aux décideurs de tous les paliers de gouvernement les outils et les procédés dont ils ont besoin pour prendre des décisions éclairées. La Commission formulera des recommandations précises après délibérations sur le rapport final de son Équipe de travail internationale sur la gestion adaptative des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent (pour plus de renseignements : ijc.org/boards/stlawrencerivertaskteam/?lang=fr).
Dereth Glance, commissaire américain, explique que, vu l’incertitude entourant les niveaux d’eau, il est capital d’adopter une gestion adaptative. Elle ajoute : « Notre but est que les parties prenantes de l’ensemble des Grands Lacs se mobilisent et utilisent les informations scientifiques les plus récentes pour se préparer aux tempêtes et aux extrêmes de niveau. »
Lyall Knott, commissaire canadien signale : « Nous félicitons et remercions le Groupe d’étude et les plus de 200 spécialistes qui ont permis de réaliser les travaux. » Il ajoute que le rapport de l’Étude fait avancer les connaissances scientifiques et fournit aux gouvernements de solides principes d’action.
Lana Pollack, présidente de la Commission pour les États-Unis, a choisi de ne pas signer le rapport de la Commission, parce que, selon elle, il ne met pas suffisamment l’accent sur les changements climatiques et sur le besoin pour les gouvernements de déployer et de financer les stratégies de gestion adaptative dans le bassin. En outre, elle met en garde contre le faux espoir que l’aménagement d’ouvrages dans la rivière Sainte-Claire pourrait suffire à résoudre le problème des bas niveaux d’eau des lacs Michigan et Huron, alors qu’il risquerait de créer des perturbations en aval, dans les lacs Sainte-Claire et Érié.
L’avis de la Commission mixte internationale aux gouvernements a été formulé en réponse aux constatations et recommandations de l’Étude internationale des Grands Lacs d’amont. D’abord centrée sur l’actualisation du plan de régularisation des débits du lac Supérieur, cette étude, qui a duré cinq ans, a été élargie pour déterminer si les éventuels changements physiques dans la rivière Sainte-Claire avaient un effet sur le niveau des lacs Michigan et Huron. L’Étude a aussi compris une analyse préliminaire de diverses solutions techniques pour rétablir le niveau des lacs Michigan et Huron, y compris des coûts approximatifs de construction et des incidences positives et négatives.
Avant de formuler ces recommandations aux gouvernements, la Commission a soigneusement examiné près de 3 500 commentaires reçus du public, y compris ceux exprimés au cours des 13 audiences publiques tenues dans le bassin des Grands Lacs d’amont l’été dernier (tous les commentaires peuvent être consultés à ijc.org/iuglsreport/?lang=fr). D’autres renseignements au sujet de l’Étude, y compris les documents techniques, les examens par les pairs et un « arbre de décision » illustrant comment le Groupe d’étude en est arrivé à ses conclusions et recommandations sont consultables à www.iugls.org/ [en anglais seulement].