SELON LA DÉPUTÉE HUGHES, LE GOUVERNEMENT DOIT RETRAVAILLER LE PROJET DE LOI SUR L’EAU POTABLE DES PREMIÈRES NATIONS
OTTAWA, ON – Les conservateurs ne peuvent tout simplement pas se soustraire par voie législative à leurs responsabilités principales envers les Premières Nations, a dit la députée d’Algoma-Manitoulin-Kapuskasing, Carol Hughes.
Mme Hughes parlait d’un projet de loi du Sénat qui imposera unilatéralement des règlements aux Premières Nations pour l’approvisionnement en eau et l’élimination des eaux usées. Ces règlements différeront selon la province dans laquelle se trouve une collectivité. Mme Hughes a soutenu que la loi proposée comporte de nombreuses exigences pour les collectivités des Premières Nations, mais ne les aidera pas à se doter de l’infrastructure nécessaire.
« Ce projet de loi ne répond pas adéquatement au besoin des Premières Nations de renforcer leur capacité d’aménager et d’administrer des systèmes d’alimentation en eau et de traitement des eaux usées sur leurs terres », a indiqué Mme Hughes.
Mme Hughes a fait observer que le projet de loi n’avait pas été rédigé en consultation avec les Premières Nations et limite la responsabilité du gouvernement fédéral si les choses devaient mal tourner selon le nouveau cadre réglementaire. Elle a aussi montré comment les Premières Nations allaient ainsi hériter de systèmes problématiques qui les forceront à gaspiller de l’argent pour les entretenir même dans les cas où elles préféreraient investir dans des systèmes de remplacement fonctionnant mieux.
« C’est comme s’il disait dommage, mais à vous de vous débrouiller – et c’est un véritable gouffre financier », a ajouté Mme Hughes. « En ce sens, c’est courir droit à l’échec. »
Mme Hughes a parlé des problèmes que de nombreuses Premières Nations doivent surmonter quand il est question d’eau potable, problèmes qui pourraient surprendre bien des gens quand on pense que le Canada est riche et dispose de ressources en eau potable apparemment abondantes.
« On pourrait être tenté de penser que ces problèmes sont le lot de pays pauvres et lointains, mais il est plus difficile d’admettre que c’est un défi dans bien des collectivités canadiennes », a dit Mme Hughes. « Il est encore plus difficile d’admettre qu’un grand nombre d’entre elles – en fait un nombre largement disproportionné d’entre elles – sont des collectivités des Premières Nations. »
Elle a conclu en exhortant le gouvernement à refaire ses devoirs et à travailler avec les Premières Nations afin d’en arriver à de bons règlements qui aideront un plus grand nombre de collectivités à se doter d’un système d’alimentation en eau potable sûr et abordable.