Le fléau de la pauvreté chez les enfants

Députée fédéral néo-démocrate d'Algoma-Manitoulin-Kapuskasing Carol Hughes

Quand Ed Broadbent a quitté son poste de chef du Parti néo-démocrate en 1989, il s’est engagé à livrer une dernière campagne, laquelle a fait l’objet d’une motion parlementaire adoptée à l’unanimité et visant l’élimination de la pauvreté des enfants au Canada d’ici l’an 2000. Malheureusement, la volonté du Parlement n’a pas été soutenue par celle des ministres des Finances, des premiers ministres et des personnes aptes à instaurer des changements durables; c’est du moins ce que révèlent les plus récentes statistiques, qui brossent un sombre tableau.

La semaine dernière, Campagne 2000 (un mouvement d’éducation publique pancanadien qui vise à accroître le soutien accordé par la population à la résolution adoptée par tous les partis en 1989) a publié son rapport annuel sur la pauvreté des enfants et des familles. Voilà maintenant 23 ans que la résolution a été adoptée par le Parlement et trois ans que la Chambre des communes a adopté à l’unanimité une autre résolution pour l’élaboration « d’un plan immédiat pour éradiquer la pauvreté pour tous au Canada ». Or, les statistiques de cette année montrent que la tâche est plus imposante que jamais.

Le rapport de 2012, intitulé Nécessaire : un plan d’action fédéral pour éliminer la pauvreté des enfants et des familles au Canada, exhorte le gouvernement à faire fonction de chef de file dans la lutte contre la pauvreté des enfants et des familles. Ce rapport renferme des recommandations stratégiques et invite tous les partis politiques à s’unir pour lutter contre la persistance de la pauvreté des familles et des enfants au Canada.

Ce qu’il y a de choquant, c’est que par rapport à 1989, davantage de Canadiens vivent aujourd’hui dans la pauvreté. À l’heure actuelle, un enfant sur sept vit en situation de pauvreté, ce qui rappelle à tous le chemin qu’il faut parcourir pour inverser la tendance grandissante. Les néo-démocrates ont profité de la diffusion du rapport pour exhorter les conservateurs à délaisser l’idéologie et à adopter les recommandations de Campagne 2000. Les gains économiques obtenus au détriment des familles canadiennes sont vides et onéreux en bout de ligne. Si nous pouvons accepter que la hausse de la pauvreté infantile est un effet secondaire de l’économie biaisée en faveur des investissements étrangers et des exportations de ressources brutes, cela en dit long sur nos priorités et sur le désengagement de nos chefs à l’égard des questions qui touchent les gens au quotidien.

Le plan d’action du gouvernement dont on fait grand cas ne prévoit pas de mesures pour les enfants. La réduction de la pauvreté infantile, loin d’être au centre de notre plan de relance économique, n’est qu’une réflexion qui survient après coup. Selon le rapport de Campagne 2000, en l’absence d’une stratégie nationale de lutte contre la pauvreté, les niveaux de pauvreté au Canada continueront de progresser, compromettant le succès des générations futures et menaçant la stabilité économique du pays. En tant que gestionnaires économiques, les conservateurs devraient savoir que la pauvreté coûte au Canada plus de 72 milliards de dollars chaque année.

Il n’est pas nécessaire que les solutions soient complexes ou même onéreuses. Campagne 2000 nous dit que les divers crédits d’impôt fédéraux visant à aider les familles à revenus faibles ou moyens pourraient être mieux administrés. La suppression des obstacles telles que les dépenses initiales permettrait à plus de gens d’en profiter. Si le gouvernement fédéral regroupe tous les crédits d’impôt actuels pour les familles et les enfants en un seul crédit fondé sur une échelle mobile de revenus, c’est 174 000 enfants qui seraient sortis de la pauvreté. Voilà un plan de relance économique qu’appuieraient tous les partis.

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