Le gouvernement abandonne, à contrecœur, ses dispositions de récupération
Si vous avez une nouvelle embarrassante à communiquer, le meilleur moment pour le faire est le vendredi après-midi. On présume que la plupart des médias ont déjà choisi les reportages qu’ils publieront et que la majorité des journalistes ne portent plus attention au téléscripteur du service des nouvelles. C’est encore mieux s’il s’agit du vendredi juste avant un long week-end. C’est probablement pour ça que les conservateurs ont choisi d’attendre jusqu’à vendredi dernier pour annoncer qu’ils changeaient d’avis quant à leur controversée réforme de l’assurance-emploi (a.-e.). Ils adoptaient ainsi des changements auxquels ils s’étaient opposés plus tôt la même semaine.
Depuis que le Parlement a repris ses travaux, les néo-démocrates demandent au gouvernement de corriger les défauts de sa réforme de l’assurance-emploi. Le principal défaut : l’injuste projet pilote de « Travail pendant une période de prestations de l’assurance emploi », par lequel il récompense les prestataires qui gagnent le plus et pénalise les prestataires qui en ont le plus besoin. Les députés néo-démocrates ont passé l’été à écouter les doléances de leurs électeurs touchés par le projet pilote. Ils ont déposé une motion en Chambre pour corriger les pires défauts de la réforme mise de l’avant par le gouvernement.
Ce jour-là, le gouvernement s’est évertué à prouver qu’il avait raison. Il a répété que plus de personnes étaient mieux servies par le nouveau système, malgré la montagne de preuves qui indiquaient le contraire. La réforme de l’assurance-emploi récompense les prestataires qui gagnent 400 $ ou plus par semaine et pénalise ceux qui gagnent moins. Le gouvernement récupérait des sommes d’argent auprès des personnes qui en avaient le plus besoin, comme les aînés et les salariés à faible revenu.
Le correctif que le gouvernement a annoncé vendredi après-midi n’est pas permanent. En vérité, les prestataires peuvent se soustraire au nouveau système cette année, mais ils ne pourront le faire par la suite. On constate ainsi que les conservateurs n’ont pas l’intention de corriger le problème; ils veulent tout simplement nous le faire oublier. Les néo-démocrates n’oublieront pas si facilement; les Canadiens non plus. Notre soif de justice est trop insatiable et aucun tour de passe-passe du gouvernement ne pourra nous le faire oublier.
Nous avons eu droit à un autre excellent exemple du succès de gens déterminés cette semaine lorsque Peter Stoffer a célébré l’élimination de la disposition de récupération sur les prestations d’invalidité des anciens combattants. Certains se souviendront de la visite, dans la circonscription d’Algoma—Manitoulin—Kapuskasing, du populaire porte-parole néo-démocrate pour le dossier des anciens combattants, pendant laquelle il a rencontré des groupes locaux d’anciens combattants. M. Stoffer est un député dynamique qui luttait contre cette disposition de récupération depuis son entrée en vigueur, sous le gouvernement libéral de Paul Martin, en 2006.
Il importe de souligner que l’actuel gouvernement conservateur n’a pas procédé à ce changement de gaité de cœur, mais qu’il l’a fait parce qu’un jugement de la Cour fédérale, rendu le printemps dernier, l’y obligeait. Le gouvernement conservateur était bien content de continuer de refuser des prestations aux anciens combattants invalides pendant six longues années. Il a agi seulement parce qu’il était obligé de le faire. Le jour du Souvenir est le mois prochain et il fait bon de savoir que nos fiers anciens combattants recevront un meilleur soutien de la part du pays qu’ils ont défendu.