La fête du Travail nous permet de nous concentrer sur les enjeux dit Hughes
Députée Fédérale d'Algoma-Manitoulin-Kapuskasing Carol Hughes
On n’a pas besoin de se reporter très loin dans l’histoire pour se rappeler les fêtes du Travail où l’attitude envers les travailleurs, qui constituent un élément crucial de notre bien-être économique, était plus positive. Maintenant, la nouvelle norme est une longue récession internationale et un gouvernement résolument antisyndical. C’est vraiment regrettable et ce n’est certainement pas rendre service à l’héritage légué par nos parents et nos grands-parents, qui ont bâti le Canada et contribué à sa prospérité. Le fruit de leur travail a jeté de solides bases pour beaucoup de nos droits et pour les lois du travail dont nous bénéficions, et que nous devons protéger.
La semaine de travail de 40 heures, le salaire minimum, le système de santé publique, les congés payés et les retraites ont tous été obtenus grâce au travail acharné des syndicats. Ce sont eux qui ont contribué à développer la classe moyenne. Donc, même si vous n’êtes pas syndiqué, certains de vos droits découlent directement des luttes syndicales, dont les jours fériés, comme la fête du Travail.
Récemment, les gouvernements ont cessé d’appuyer les valeurs communautaires et ont commencé à soutenir des politiques d’accumulation de richesses par une élite minoritaire, et ce, au détriment de la plupart des Canadiens. Il s’agit d’une attaque contre les travailleurs syndiqués, qui a beaucoup contribué au déclin de la classe moyenne au Canada. D’aucuns affirment que les salaires des travailleurs posent problème. Cependant, cela ne tient aucunement compte des vrais coupables, comme les spéculateurs sur les marchés financiers, les primes de départ colossales des directeurs d’entreprise ou les sociétés qui accumulent de l’argent grâce aux généreux allégements fiscaux que leur accordent les gouvernements sous prétexte de créer des emplois.
Lorsqu’on célèbre la fête du Travail, il faut se rappeler que les pertes peuvent s’accumuler. Les droits durement acquis et les lois qui permettent de les appliquer continuent de faire l’objet d’attaques. Le gouvernement conservateur a compromis le principe de la négociation collective en adoptant à plusieurs reprises des lois forçant les travailleurs à accepter les demandes patronales. Au cœur de tout cela, on voit apparaître une tendance vers des emplois moins bien payés, qui créent des collectivités ayan une capacité fiscale moins grande.
La crise économique avec laquelle nous sommes toujours aux prises est en grande partie le produit d’institutions financières mal réglementées et téméraires, mais elle sert de prétexte pour remettre en question les salaires, les avantages sociaux et même des réglementations environnementales qui nous protègent tous. Rappelons-nous que ce ne sont pas les travailleurs qui ont investi dans les bulles des valeurs mobilières et perdu des milliards de dollars en cours de route. Néanmoins, ce sont ces gens laborieux qui devront réparer les pots cassés, faire des concessions et aussi déployer un effort plus grand pour s’acquitter de la charge fiscale.
Donc, cette année, à la fête du Travail, engageons-nous de nouveau à l’égard de ce qu’ils nous ont légué comme testament juridique. Je vous demande d’allier les valeurs durables que sont la responsabilisation et l’effort avec des idées nouvelles qui nous permettront d’affronter les défis. Il faut s’assurer que la classe moyenne n’est pas seulement un idéal en voie de disparition que nous célébrons une fois par année par des défilés. Elle doit continuer à être l’épine dorsale de notre économie. Je souhaite à tous une très agréable fête du Travail!
