Scander le slogan « appuyons nos troupes » ne suffit pas dit la Députée Carol Hughes
Il faut faire autre chose.
Les conséquences du budget du gouvernement Harper se feront sentir pendant encore longtemps au fur et à mesure que les pertes d’emplois deviendront réalité. Cette nouvelle réalité sera exacerbée par la capacité réduite de nos fonctionnaires à exécuter le travail indispensable et elle se manifestera de diverses façons qu’on ne peut envisager quand tout est encore théorique.
Pendant des années, j’ai porté un regard critique sur la façon dont notre gouvernement traitait nos anciens combattants, et suggéré qu’il devrait consacrer autant d’énergie à leur service qu’à exprimer à grands cris son appui infaillible à nos troupes. Mais jamais en cent ans je n’aurais pensé qu’il mettrait cette même énergie à piller nos militaires, car c’est exactement ce que fait ce budget. Par souci d’équité, le gouvernement impose davantage de compressions au ministère des Anciens Combattants dont le personnel était déjà au strict minimum avant même le budget. Il prouve ainsi qu’il n’a rien à apprendre du tristement célèbre Séraphin Poudrier en termes de cynisme et de dureté de cœur, et qu’il pourrait même lui montrer une chose ou deux!
Les compressions budgétaires imposées à nos forces militaires touchent plus de 1100 emplois. Il ne s’agit pas seulement de soldats, mais aussi de membres civils et le travail que bon nombre de ces civils effectuaient sera maintenant accompli par des soldats qui gaspilleront ainsi leur formation spéciale à exécuter des tâches administratives. Le résultat sera que plusieurs perdront leurs illusions et certains constateront combien les compétences exploitées dans ce nouveau cadre pourraient leur valoir une rémunération plus élevée en dehors des Forces. Bref, rien qui se rapproche des grandes promesses des récentes campagnes de recrutement.
Tout ça à cause de l’enthousiasme débridé que met le gouvernement conservateur à jouer du couteau. En fait, les compressions s’inscrivent dans une fixation malsaine à rendre l’appareil gouvernemental plus petit, mais jamais à le rendre plus intelligent. Vu sous cet angle, le budget d’« austérité » apparaît d’abord comme un jeu de couteaux à l’aveuglette qui exhale la même incapacité de prendre de bonnes décisions que les odeurs nauséabondes du scandale du coût des F‑35.
Finalement, ce gouvernement est en train de s’infliger des yeux au beurre noir devant la population au complet. Il nous a clairement démontré qu’il n’est pas le gestionnaire fiscal compétent qu’il prétendait être et, maintenant, il remet en question son appui à nos troupes. Personne ne doute de sa grande ferveur envers le complexe militaro industriel, même que personne n’en est surpris. Ce gouvernement est prêt à imposer des réductions radicales pour pouvoir acheter des armes, mais n’est pas prêt à s’assurer de la logique ou de la prudence de cette décision fondée sur l’idéologie et l’opinion.