Les marchés des fermiers font délicieusement du bon sens
Lorsque les gens s’arrêtent dans un marché des fermiers, comme j’ai eu la chance de le faire récemment, ils ne se rendent peut-être pas compte de leur importance comme source de sécurité alimentaire. Le fait est que la plupart d’entre nous aiment s’y arrêter pour nous procurer des aliments frais et examiner les étals des artisans locaux, voire dénicher un article vraiment unique. Bien que nous soyons nombreux à voir les bienfaits pour la santé qu’offrent les produits locaux – souvent biologiques – nous n’apprécions pas toujours la production locale à sa juste valeur en cas de perturbation des réseaux de distribution alimentaire.
On nous recommande d’avoir une réserve d’aliments de trois jours en cas d’urgence. La plupart des villes ne disposeraient en règle générale que d’environ une semaine de nourriture. Nous avons été témoins de ce qui peut arriver dans les régions frappées par une catastrophe. Nous savons également que des événements comme la panne d’électricité survenue en 2004 peuvent perturber la distribution et rendre difficile l’achat d’à peu près tout – y compris des denrées. D’où les bienfaits d’un approvisionnement alimentaire local.
Les fermes locales, qu’elles soient de grande envergure, des coopératives, voire des fermes d’agrément, peuvent fournir énormément de sécurité advenant une perturbation imprévue des réseaux de distribution. Il va sans dire qu’il serait plus facile pour quelqu’un de trouver de la nourriture en cas d’urgence, en vivant à proximité d’une ferme (comme c’est le cas pour la plupart des gens dans notre circonscription), que pour ceux qui vivent au centre-ville de Toronto.
S’alimenter localement n’est pas sensé uniquement pour des raisons de sécurité, mais également pour des raisons écologiques. Le transport d’aliments sur de longues distances crée une empreinte carbone que l’on peut difficilement justifier. Nous pouvons tous nommer une foule d’exemples bizarre tels que l’exportation du poisson du lac Winnipeg vers la Chine pour qu’il soit traité puis réimporté et consommé au Canada. Il faut vraiment faire preuve de mauvaise foi pour refuser de voir que cela fait peu de sens. Compte tenu du prix élevé du pétrole, cette tendance pourrait fort bien être renversée. Nous devrions essayer de limiter ce genre de phénomène, ne serait-ce que pour des motifs environnementaux.
Non seulement les aliments locaux sont plus sécuritaires et écologiquement préférables, ils sont absolument délicieux. Comme je l’ai dit plus haut, ils sont même souvent biologiques… et toujours frais. Pourquoi acheter du maïs d’ailleurs lorsqu’on peut acheter du maïs local cueilli récemment? De plus, il n’y a pas d’intermédiaires pour prendre une part du profit des agriculteurs.
Mais les marchés des fermiers offrent autre chose que de la nourriture. Ils sont un pôle culturel en offrant des articles autres que des produits frais. Les artistes locaux exposent leurs œuvres. On peut s’y procurer des conserves – bons pour constituer une réserve d’urgence de trois jours. C’est aussi une occasion de faire de nouvelles connaissances.
Quelle que soit la raison pour laquelle vous pourriez vous retrouver dans un marché des fermiers ou vous arrêter à l’étal d’un producteur le long de la route cet été, il est bon de savoir que vous appuyez l’économie locale et aider les producteurs à garantir du même coup une certaine sécurité alimentaire. On ce voit au marché!
Pour des renseignements sur la constitution d’une réserve d’aliments en cas d’urgence, voir le guide de Santé Canada à l’adresse suivante : http://www.phac-aspc.gc.ca/emergency-urgence/pdf/food_f.pdf