‘La nécessité d’un régime de pension à toute épreuve ne cesse de croître’ Députée Hughes
Pendant le lockout à Postes Canada j’ai entendu beaucoup de Canadiens affirmer qu’ils aimeraient bien avoir un régime de pension comme celui des travailleurs des postes. Je ne peux contester un tel point de vue. Bien des gens qui ont du mal à joindre les deux bouts parce que leur pension est insuffisante me font part de leurs préoccupations et certains statisticiens affirment que ce phénomène ne fait que s’accentuer, ce qui n’augure rien de bon pour le Canada.
C’est précisément à cause de cette réalité que les pensions figuraient parmi les thèmes les plus importants du programme néo-démocrate au cours de la dernière campagne électorale. Les conséquences désastreuses découlant de la faillite d’une entreprise comme Nortel ne font que renforcer la conviction que l’intérêt des Canadiens serait mieux servi par un régime de pensions public plus sûr que les régimes privés ne l’ont été jusqu’à date. Les conservateurs ne partagent pas ce point de vue.
Les conservateurs reconnaissent apparemment le problème, mais ils n’arrivent pas à mettre de côté leur foi dans les solutions venant du marché ce qui les empêche de voir que de meilleures options s’offrent aux Canadiens. Le gouvernement n’a rien proposé de mieux qu’un régime public à contributions déterminées, un pari risqué sanctionné par l’État, – pour les Canadiens désireux d’y participer.
Le gouvernement conservateur ignore le fait que 11 millions de Canadiens n’ont aucun régime de pension au travail. Or, ces contribuables doivent être protégés par un régime vraiment fiable et, dans le cas de bon nombre d’entre eux, il faudra davantage d’encouragements du gouvernement pour les convaincre de participer. De toute évidence, la solution consiste à renforcer le Régime de pensions du Canada. Il s’agit du seul régime de pensions auquel contribuent déjà tous les travailleurs canadiens. Par surcroît, il peut aisément être amélioré et le fait que 11 millions de travailleurs n’ont pas de régime de pension exige que nous nous attelions à la tâche immédiatement.
La solution de rechange que privilégie le gouvernement revient ni plus ni moins à des vœux pieux. S’il est vrai que certains Canadiens seront en mesure de cotiser au régime public axé sur des investissements privés que proposent les conservateurs, une telle formule n’attirera vraisemblablement pas la masse critique de travailleurs canadiens qui n’ont pas de régime de pension privé. À l’appui de notre proposition de renforcer le RPC, je réitère qu’il s’agit du seul régime de pension auquel cotisent tous les travailleurs canadiens.
Pour réaliser ce projet il faudra nécessairement augmenter les cotisations au RPC, mais il s’agit de la seule façon de s’assurer que le plus grand nombre de Canadiens possible soient prêts pour la retraite et n’aient pas à faire appel à l’aide sociale. D’une façon ou d’une autre, les travailleurs paieront la note. Toutefois, si on retient la proposition néo-démocrate, les Canadiens souscriront en toute connaissance à une sorte d’assurance. Notre proposition porte sur une période nettement plus longue que celles prévues dans la plupart des initiatives gouvernementales et constitue le type de mesure à long terme que nous aurions intérêt à mettre en œuvre.
Il est possible de renverser la vapeur et d’empêcher le gouvernement fédéral de se décharger de certaines responsabilités pour les imputer à d’autres niveaux de gouvernement, tendance qui fait en sorte que les budgets provinciaux et municipaux sont de plus en plus sollicités. Contrairement à la proposition des conservateurs, qui ne fait que fournir aux banques davantage d’argent des contribuables pour spéculer, la proposition des néo-démocrates vise à préparer le Canada pour l’avenir, de façon réaliste.
Le gouvernement invoque très souvent les impératifs économiques, mais il devrait se concentrer surtout sur les besoins des Canadiens. Il va sans dire que si les Canadiens ont du mal à joindre les deux bouts au moment de la retraite, l’économie en subira les contrecoups.