Amiante: malheureusement, deux poids, deux mesures de la part du Canada
Le Canada a manqué une occasion d’ajouter l’amiante chrysotile à la liste des substances dangereuses de l’ONU à la mi-juin, ce qui a aggravé notre réputation internationale déjà bien ternie, laquelle comprend maintenant de multiples prix Fossile de l’année et nos atermoiements relativement à la signature de la Déclaration des droits des peuples autochtones des Nations Unies.
Au lieu de se joindre à la majorité des pays, faisant fi de l’avis de Santé Canada sur les risques de l’amiante chrysotile, les conservateurs ont décidé de s’enfoncer la tête dans le sable et de refuser de l’inscrire sur la liste des substances réglementées.
L’amiante chrysotile, également appelé amiante blanc, provient de la région d’Asbestos et de Thetford Mines, au Québec, et il représente une part importante de l’économie de cette province. Pourtant, toutes les formes d’amiante sont liées à des cancers du poumon incurables chez les personnes qui y sont exposées pendant longtemps. Selon l’Organisation mondiale de la santé, les produits de l’amiante sont responsables de 100 000 décès par année.
Nous avons même vu l’amiante blanc du Canada être comparé aux diamants du sang du Zimbabwe. Ce n’est certainement pas une comparaison équitable, mais elle fait mouche, néanmoins.
Contrairement à la violence, à l’esclavage et à la piste de l’argent qui mènent jusqu’à Robert Mugabe – le dirigeant despotique du Zimbabwe – et qui, de toute évidence, ternissent les diamants du sang, l’amiante est un tueur silencieux qui met du temps à emporter ses victimes. C’est la façon dont il est utilisé dans des pays qui ont des normes moins rigoureuses de santé et de sécurité au travail, ce qui fait que tellement de personnes en sont victimes sans le savoir, qui donne au Canada un œil au beurre noir pour son rôle de facilitateur.
Nous ne pouvons faire valoir que nous ne savons pas sur quoi débouche l’amiante. Nous ne pouvons, au mieux, qu’invoquer une ignorance délibérée, sachant que des responsables de Santé Canada ont fait savoir dès 2006 aux conservateurs que leur conviction que l’amiante chrysotile ne pose aucun danger est erronée. Il s’agit d’une substance à utilisation réglementée et l’intégralité de notre production est destinée aux marchés étrangers sous-réglementés. En fait, le Canada a déversé 750 000 tonnes d’amiante sur les marchés mondiaux depuis qu’il a fait fi de l’avis de Santé Canada et il demeure le principal tueur industriel du monde, emportant plus de 100 000 vies chaque année.
Les néo-démocrates œuvrent de concert avec des professionnels de la santé, des syndicats, la Société du cancer et d’autres groupes qui ont signé une lettre conjointe demandant instamment à Stephen Harper de cesser de bloquer les efforts internationaux visant à contrôler l’utilisation de l’amiante chrysotile. Nous devons mettre fin à ces exportations meurtrières – elles constituent une tache sur notre réputation internationale et le gouvernement aurait pu régler ce problème le mois dernier en appuyant l’ajout de l’amiante chrysotile à liste des substances dangereuses des Nations Unies