“Le voyage frivole du premier ministre envoie le mauvais message” Carol Hughes
OTTAWA, ON – La dernière semaine parlementaire s’est ouverte par le dépôt d’un budget dans lequel on prévoit des réductions importantes dans les ministères et les programmes fédéraux. Elle a aussi été marquée par un voyage extravaguant du premier ministre à Boston pour assister à la quatrième partie de la série finale de la Coupe Stanley. S’il vous semble que les messages sont contradictoires, vous n’êtes pas seuls.
Quelques jours après que son ministre des Finances eu présenté un budget remanié dans lequel rien n’est fait pour améliorer la situation financière des familles canadiennes encore aux prises avec les effets de la récession, le premier ministre s’est offert le privilège d’un voyage à Boston à bord d’un Challenger. Il convient de souligner que l’utilisation de ces jets coûte 10 000 $ de l’heure. Voilà des fonds publics mal dépensés.
Le budget établit des objectifs de réduction des coûts dont les cibles sont fixées mais dont les détails sur la façon de les atteindre sont rares. Ce que l’on sait, c’est que tous les ministères devront procéder à des réductions et que des programmes non identifiés seront éliminés. De plus, le gouvernement établit un troisième objectif de réduction du déficit en trois ans, après que ses propres données lui ont indiqué qu’il avait manqué ses cibles précédentes.
Le ministre des Pêches et des Océans a offert à la Chambre un exemple de la façon dont le gouvernement entend traiter les réductions de programme, lorsqu’il a qualifié de simple « centre d’appels » un centre de recherche et de sauvetage du Labrador qui sera supprimé. Voilà comment on expliquera les réductions à des programmes importants : en changeant la façon de les décrire dans le but d’en diminuer l’importance.
En définitive, il ne s’agit pas d’un budget de création d’emplois. Il ne tient pas compte des propositions raisonnables et abordables que les néo-démocrates ont présentées au premier ministre en février et aux Canadiens au cours de la campagne électorale fédérale. Il ne prévoit rien pour bonifier le RPC, pour alléger le fardeau budgétaire des familles, pour aider les millions de Canadiens qui n’ont pas accès à un médecin de famille, ni pour sortir les aînés de la pauvreté.
Tout cela, alors que le premier ministre profite de tous les privilèges de sa fonction et qu’il voyage aux frais des contribuables, pour des motifs tout à fait futiles. Cette situation est choquante. Si Stephen Harper prenait ses mesures d’austérité vraiment au sérieux, il aurait regardé la partie à la télévision, comme l’on fait des millions d’honnêtes contribuables canadiens. On constate malheureusement que le gouvernement a adopté la devise « faites ce que je dis, pas ce que je fais » quelques jours à peine après l’ouverture de la nouvelle législature.