À chacun de créer l’esprit de Noël
Députée Carol Hughes, Algoma-Manitoulin-Kapuskasing
Dans le monde frénétique, de temps en temps, il nous arrive d’oublier le sens véritable de Noël. Nous avons tant de choses à l’esprit que nous avons parfois du mal à distinguer l’essentiel de l’accessoire et nous élevons des murs au lieu d’aller au-devant des autres et de leur montrer qu’on les aime, qu’on les accepte et qu’on les apprécie.
Le temps des fêtes est l’occasion de se rassembler et de réfléchir aussi. Parents et amis se réunissent et passent ensemble de bons moments en se disant qu’il est important de garder les liens. Mais ces moments en famille ou entre amis sont parfois rares le reste de l’année, parce que les gens sont trop occupés, et il est facile d’oublier à quel point ils comptent. Il y a une histoire qui me revient toujours à l’esprit en cette période de l’année parce qu’elle illustre bien le véritable sens de Noël. C’est celle d’une petite fille prénommée Virginie qui a écrit au journal local pour demander si le Père Noël existait vraiment, certaines de ses amies lui ayant raconté que ce n’était qu’une invention.
Le rédacteur en chef du journal a pondu un des articles les plus célèbres à avoir été écrits. « Oui, répondit-il à Virginie, il y a bel et bien un Père Noël. Il existe aussi sûrement que l’amour, la générosité et le devoir. D’ailleurs, un monde sans Père Noël serait bien monotone, aussi monotone que s’il n’y avait pas de petites Virginie. »
Cet article date de plus de cent ans, mais il touche toujours autant le cœur des enfants et celui des adultes parce qu’il traite d’un dilemme intérieur qui déchire bon nombre d’entre nous à ce temps de l’année. Le rédacteur en chef a écrit à Virginie qu’elle vivait à une époque où on doute de tout, mais qu’elle ne devait pas perdre espoir. Nous vivons aussi à une époque marquée au coin du scepticisme et nous avons tous connu des moments de doute comme la petite Virginie. Il se peut qu’il soit difficile de croire à l’amour et à la générosité quand on a du mal à offrir des cadeaux de Noël aux gens qui nous sont chers, faute d’argent. Les fêtes sont un moment particulièrement dur à passer pour ceux qui ont de la difficulté à joindre les deux bouts. Comment, en effet, peut-on jouir pleinement de cette période de l’année quand il faut user d’astuce juste pour parvenir à répondre à ses besoins les plus fondamentaux?
Mais on doit se rappeler que le Père Noël existe, que le tourbillon d’activité dans le temps des fêtes cache quelque chose de plus profond, qui devrait nous rendre heureux.
Ce sont les petites choses qui font que les fêtes valent tout le stress causé par les listes de cadeaux, les courses dans les magasins et la préparation des repas : l’odeur du sapin, l’éclat des guirlandes ou le sourire éclairant le visage d’une enfant le matin de Noël. Pensons aussi à la générosité de tous les bénévoles qui travaillent dans les banques alimentaires ou qui servent un repas communautaire à Noël, au profit des plus démunis de la société. En faisant cuire la dinde et les pommes de terre en purée, ou en enfournant nos tartes et nos biscuits de Noël, nous devrions nous rappeler de laisser un petit quelque chose au Père Noël.
