La démocratie est la grande perdante quand le Sénat dame le pion aux Communes
La semaine dernière, l’environnement a mordu la poussière devant l’économie lorsque les sénateurs conservateurs non élus et non responsables ont torpillé le projet de loi néo-démocrate sur les changements climatiques pourtant adopté par la Chambre des communes.
Le projet de loi C-311 de Bruce Hyer, Loi sur la responsabilité en matière de changements climatiques, aurait forcé le gouvernement à agir dans cet important dossier environnemental. Il obligeait le Canada à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 25 % sur 10 ans et de 80 % sur 40 ans.
C’était le seul projet de loi fédéral en matière de changements climatiques au Canada. Il avait franchi toutes les étapes à la Chambre des communes à deux reprises; la première fois, il y a deux ans, quand il est mort au Feuilleton lorsque M. Harper a déclenché une élection générale; et une deuxième fois au mois de mai pour enfin être discrètement défait par le Sénat qui a osé ignorer la volonté des représentants élus du pays.
Lorsque le C-311 a été adopté pour la première fois sous l’intitulé C-377, le Canada était à l’avant-garde mondiale des initiatives environnementales. Nous avons été les premiers à fixer des cibles de réduction des gaz à effet de serre dans la foulée du protocole de Kyoto. Le Canada se retrouve maintenant sans vision ou engagement de réduire les gaz à effet de serre.
Le projet de loi C-311, a été défait par le Sénat durant les premiers stages du processus législatifs. Il est évident que le Premier Ministre a influencé la décision des Sénateurs. Stephen Harper avait promis d’être différent, mais au lieu, il a rempli le Sénat avec des sénateurs non-élus et non-redevables, et leurs a indiqué d’ignorer la volonté des représentants élus par les Canadiens.
Ce projet loi aurait non seulement contrer les changements climatiques, il aura aussi aidé á stimuler notre économie. Suivant les modèles économiques dressés l’an dernier par M.K. Jaccard and Associates, le Canada pourrait à la fois atteindre les objectifs du C-311, améliorer l’économie et stimuler l’emploi. La qualité de vie publique et privée des Canadiens s’en serait trouvée améliorée.
Dans une chronique précédente, j’ai invoqué un proverbe autochtone qui s’applique à merveille ici : « C’est seulement quand le dernier arbre sera mort, la dernière rivière empoisonnée et le dernier poisson pêché qu’on se rendra compte que l’argent ne se mange pas. »
Quand est-ce que le gouvernement comprendra-t-il qu’une société saine passe par un environnement sain? Quand comprendra-t-il qu’une société en santé coûte moins cher à soigner? Ce que nous, les gens du Nord savons si bien, c’est que notre santé et notre raison de vivre dépend des rivières qui baignent nos villes et des arbres qui longent nos routes, et ceci doit être prioritaire. Si nous voulons prospérer dans un climat qui favorise la santé de l’environnement et de la société, nous ne devons pas prendre ces atouts pour acquis. Or, c’est ce qu’on fait quand on torpille un projet de loi qui vise à relever nos défis actuels. Maintenant, le Canada se présentera les mains vides au début décembre à une grande conférence sur les changements climatiques au Mexique.