Les problèmes sont systématiques aux Anciens Combattants
Les reportages selon lesquels les renseignements personnels des anciens combattants canadiens, notamment les dossiers médicaux et psychiatriques, largement diffusés au sein du ministère des Anciens Combattants, ont poussé les Néo-Démocrates à réclamer la tenue d’une enquête sur les politiques et les pratiques de ce ministère. L’ancien Ombudsman des vétérans, Pat Stogran, accuse la bureaucratie ministérielle d’être la cause de nombreux problèmes qu’éprouvent les anciens combattants ces années-ci.
Pendant que le gouvernement vacille crise en crise au sein du Ministère, les veuves d’anciens combattants décédés luttent pour obtenir une pension, des blessés d’Afghanistan se voient offrir des montants forfaitaires mais aucune pension et certains anciens combattants en sont réduits à fréquenter les banques alimentaires. Est-ce la bonne façon de traiter les hommes et les femmes qui risquent leur vie et leur santé pour nous? Je dis non.
Lors d’une conférence de presse tenue au moment de son départ du poste d’Ombudsman des vétérans, voici ce qu’a dit M. Stogran au sujet du traitement réservé par le Canada à ses anciens combattants et à leurs veuves : « Je n’arrive pas à comprendre comment le gouvernement ait pu, en toute connaissance, priver nos anciens combattants et nos vétérans des programmes et des services que le public et le gouvernement canadiens ont reconnu comme une obligation à leur égard, il y a très longtemps . » Voilà des commentaires très forts de la part d’un homme qui a fait le point de placer les anciens combattants en premier.
M. Stogran s’en est également pris à la nouvelle politique gouvernementale à l’égard des blessés au retour de service dans des lieux comme l’Afghanistan. Selon lui, donner un gros montant d’argent à un soldat qui revient de mission blessé au combat, souvent affecté par le syndrome de stress post-traumatique, n’est pas la chose à faire. Expliquant que bon nombre de ces soldats ont développé une dépendance à l’alcool et aux drogues, M. Stogran estime que le paiement d’une somme forfaitaire ne convient pas dans le cas de soldats qui ne sont peut-être pas en mesure de prendre les meilleures décisions personnelles à ce moment de leur convalescence. Le gouvernement a cédé un petit peu de terrain sur ce point, cette semaine. Le gouvernement a indiqué qu’il étalerait les paiements sur quelques années. Beaucoup souhaitent que ces soldats blessés reçoivent une pension convenable plutôt que ce qui ressemble à un montant destiné à les faire taire.
Les pensions sont un sujet constamment soulevé, lorsque je parle avec des anciens combattants. Que ce soit le combat pour faire reconnaître une incapacité ou pour faire transférer une pension à un conjoint auquel s’est uni un ancien combattant après l’âge de 60 ans, les pensions sont un sujet de discorde qui illustre bien les difficultés qu’éprouvent les gens facent aux politiques du Ministère et du gouvernement.
Les critiques ne cessent de s’accumuler et la balle est de nouveau dans le champ du gouvernement. Si le gouvernement avait écouté les critiques au bon moment, il aurait produit une Charte des anciens combattants qui aurait réglé des problèmes récurrents. Mais il ne l’a pas fait et voilà qu’il faut enquêter sur les agissements d’un ministère qui semble recevoir, depuis quelque temps, plus de pots que de fleurs.
Dans quelques semaines, nous nous réunirons dans de nombreuses villes et villages du pays pour souligner le jour du Souvenir. Il est indéniable que les Canadiens apprécient le travail qu’accompli les anciens combattants en leur nom. Il faut que le gouvernement le comprenne et fasse quelque chose pour résoudre les problèmes qui affligent le ministère des Anciens Combattants et les politiques qui les causent.