Défaite du projet de loi anti-briseurs de grève garantit des grèves amères dit Hughes
Il n’y a sans doute rien d’étonnant à ce que les libéraux et les conservateurs aient tué un autre projet de loi qui aurait interdit l’embauche de travailleurs de remplacement pendant les conflits de travail.
Le vote de mercredi dernier contre le projet de loi d’initiative parlementaire C-396 marque la quatrième fois depuis 2005 que les libéraux laissent tomber les travailleurs en rejetant un projet de loi visant à réduire la durée des grèves et le nombre d’affrontements sur les piquets de grève.
Pour les Ontariens du Nord, qui s’y connaissent en conflits de travail destructeurs comme chez Vale Inco à Sudbury, la lutte contre les briseurs de grève est un enjeu important. Deux députés du Nord de l’Ontario, Anthony Rota et Greg Rickford, ont voté contre le projet de loi, ce qui montre combien ils sont déconnectés des besoins et des sentiments de travailleurs qui sont la source de vie de notre économie et de leurs collectivités.
Le recours aux travailleurs de remplacement comme durant la grève chez Vale Inco à Sudbury ajoute aux tensions et nuit au climat de coopération nécessaire à la négociation.
Dans le cas de Vale Inco, l’embauche par la direction de briseurs de grève a fait traîner en longueur une grève déjà éprouvante pour les membres de la section 6500 des Métallurgistes unis, selon John Closs du Sudbury & District Labour Council.
Comme pour illustrer combien ces mesures s’imposent, les travailleurs en grève de Voisey’s Bay à Terre-Neuve, au moment même où les libéraux et les conservateurs votaient contre le projet de loi, voyaient les briseurs de grève miner leurs efforts et diviser leur collectivité. Les employés là-bas sont impliqués dans un âpre conflit avec Vale Inco depuis plus d’un an. Tout comme à Sudbury, le géant minier brésilien poursuit ses opérations avec l’aide de travailleurs de remplacement et c’est l’absence de règlements fédéraux efficaces qui le lui permettent.
L’engagement de travailleurs de remplacement envenime l’atmosphère d’une collectivité et détruit la bonne volonté nécessaire pour négocier le règlement des conflits de ce genre. Je suis très déçue de voir que des députés aient ignoré la valeur réelle de ces mesures anti-briseurs de grève.
La loi anti-briseurs de grève est une mesure qui a fait ses preuves ailleurs au Canada. La Colombie-Britannique et le Québec en ont une et les grèves sont moins nombreuses, plus courtes et moins hostiles dans ces provinces. Au lieu de leur emboîter le pas, le gouvernement fédéral préfère un statu quo qui encourage les entreprises à éviter la négociation.
Les conservateurs et les libéraux se mettent en travers du progrès une fois de plus. Le rejet de ce projet de loi est extrêmement décevant et trahit les travailleurs canadiens.