Hughes critique dépenses du gouvernement Conservative
Le débat sur le gaspillage gouvernemental devrait porter d’abord sur les abus les plus flagrants.
Cette dernière semaine a été tumultueuse. La session parlementaire a repris et il n’y a eu question que du registre des armes à feu. Les grands médias ont perçu le désaccord qui est apparu dans tout le pays comme étant un conflit entre les régions rurales et les régions urbaines. Certains allant même jusqu’à parler de schisme culturel. Mais cela n’a rien à voir avec la réalité que j’ai constatée dans le comté d’Algoma—Manitoulin—Kapuskasing. En effet, les gens qui se sont prononcés sur la question ont choisi leur camp pour de bonnes raisons.
L’argument que j’ai souvent entendu chez ceux qui préféreraient abolir le registre est qu’il coûte trop cher. C’est une opinion qui se défend et qui prend surtout racine dans le fait que les libéraux ont englouti des sommes massives pour le mettre sur pied. Il est important de considérer que le programme coûte maintenant environ 10 cents par Canadiens par année.
Je ne suis pas et ne serai jamais de ceux qui défendent le gaspillage. Mais je crois que le coût actuel du registre n’est pas abusif si on le compare à d’autres programmes d’application nationale. Je pense aussi que si on tient absolument à parler de gaspillage, il vaut mieux commencer par certaines des politiques qui engloutissent les sommes les plus importantes. À mon avis, ces dépenses sont beaucoup plus révoltantes, et démontre la façon que le gouvernement choisit de faire passer ses amis et ses propres intérêts avant les priorités et les inquiétudes de la plupart des Canadiens.
Comment peut-on expliquer autrement les subventions versées à l’industrie pétrolière et gazière du Canada? Alors que tant de Canadiens n’ont toujours pas retrouvé d’emploi à temps plein et qu’un quart de million de personnes âgées vivent dans la pauvreté, les dirigeants des sociétés pétrolières empochent des millions de dollars en primes. Les contribuables en ce temps, paient la note en versant des milliards de dollars en subventions à chaque année à ce secteur industriel qui est pourtant un des plus lucratifs.
Afin d’épater les chefs d’État du monde entier, les conservateurs ont dépensé plus d’un milliard de dollars pour organiser les sommets du G-8 et du G-20. Ils ont englouti de l’argent pour créer un lac artificiel, des kiosques inutiles et des salles de toilette publiques dans les circonscriptions conservatrices qui se trouvent à des heures du Sommet pour enfin se décider de le tenir à un endroit où il était le plus coûteux de garantir la sécurité, alors qu’ils auraient pu le tenir ailleurs, même à Toronto. Les plus récents sommets du G-8 et du G-20 qui ont eu lieu dans autres pays se sont déroulés en toute sécurité et ont coûté une fraction de ce que les conservateurs ont dépensé en juin dernier.
Ce qui est le plus difficile à accepter est sans doute le fait que les sociétés jouiront d’une épargne de 20 milliards de dollars au cours des cinq prochaines années grâce à des baisses d’impôt. Nous leur accordons des baisses d’impôt depuis des années, car on nous dit que c’est la seule façon d’assurer leur survie au Canada. Mais que recevons-nous en échange? Le Canada continue de perdre des emplois à temps plein, et les usines qui n’ont pas encore fermé leurs portes continuent d’enrichir les investisseurs étrangers grâce à l’assouplissement de nos règles sur l’investissement étranger. Demandez aux employés de Vale/Inco ce qu’ils pensent de l’investissement étranger.
C’est évident que le gouvernement conservateur n’a qu’un but ultime en tête : faire en sorte que le gouvernement ne puisse offrir les services que méritent les Canadiens. Bientôt, ils vont essayer de nous persuader que nous n’avons plus les moyens de nous payer l’assurance-maladie. Si on les laisse faire, c’est ce qui va finir par arriver, et leurs amis seront de plus en plus nombreux à nous vendre des régimes d’assurance, car nous en aurons certainement besoin. De plus, vous n’avez tout simplement qu’à regarder le budget de publicité qui a augmenté de 89 millions depuis l’entrée au pouvoir des Conservateurs afin de comprendre pourquoi les électeurs questionnent le gaspillage frivole de leurs contributions d’impôts.